Mon message du samedi soir (119)
L’obstacle du moi
Lorsqu’on demandait à un sage très respecté quel était le plus grand obstacle qu’un homme ait à franchir pour avancer sur le chemin de la sagesse, il répondait : « C’est lui-même. Le moi est le plus difficile à franchir. »
Et lorsqu’on lui demandait comment il avait compris cela, il répondait qu’un chien le lui avait enseigné.
« Un jour, disait-il, je vis un chien qui mourait de soif alors qu’il était au bord même d’une rivière, car il voyait dans l’eau son propre reflet qu’il prenait pour un autre chien. Il aboyait, puis s’enfuyait, sans avoir bu, devant l’image de cet autre chien montrant les crocs. A la fin, pourtant, la soif lui fit perdre toute retenue. Il se jeta à l’eau et l’autre chien qui faisait obstacle disparut. »
Pour atteindre la sagesse, il faut passer par-delà le moi, c’est-à-dire par-delà notre petite personne, nos petits égoïsmes, nos passions… En s’oubliant un peu soi-même, on s’ouvre aux autres, première étape vers la sagesse.
D’après le poète persan Farid al-Dîn Attâr (v. 1119 - v. 1220, Le Livre Divin)
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