Mon message du samedi soir (22)
Deux hommes dans la tempête
Un matin d'automne, un pêcheur et son fils s'en vont en mer relever leurs filets. Le temps est calme, mais à mesure que passe la matinée, un vent fort se lève, obligeant les deux hommes à rentrer au port. Dans le tumulte des flots, le moteur tombe en panne, les contraignant à sortir les rames pour tenter d'avancer. Le bateau progresse tant bien que mal. Face aux vagues déchaînées, le fils s'inquiète, mais le père reste calme et silencieux. Un peu plus tard, le fils s'agite à nouveau :
"Père, le vent se renforce ! Nos rames ne servent pas à grand-chose.
- ..."
Soudain, le jeune homme avise une barque au loin.
"Père, on dirait que cette barque arrive vers nous."
Le père regarde l'horizon et demeure silencieux, continuant à ramer. Dans les flots tourmentés, l'embarcation se rapproche encore.
"Père, hurle le fils, je crois que ce rafiot va nous heurter. Il arrive droit sur nous !
- ...
- Père, cette fois la barque va nous éperonner. On dirait que celui qui tient le gouvernail veut nous faire couler. Il fait mine de ne pas regarder dans notre direction."
Puis, se dressant sur son bateau, le jeune homme fait de grands gestes.
"Le marin est tranquillement allongé dans sa barque ! Son inconscience va nous tuer. Assassin ! Criminel ! hurle-t-il.
- ..."
Les deux embarcations se rapprochent mais, juste avant l'impact, le père fait une adroite manoeuvre et évite la collision. Les deux rafiots indemnes poursuivent leur route.
"As-tu remarqué ce qu'il y avait dans la barque ? demanda le père à son fils.
- Oui, répondit celui-ci. Ce que je prenais pour un homme endormi n'était qu'un sac abandonné au fond du bateau.
- Dis-moi, mon fils, contre qui t'es-tu emporté ?"
Pour finir, j'aimerais partager avec vous un dernier petit message :
"Tout est possible, car tout est en nous."
(images du web et textes de Catherine Rambert)